Selon Albert Dauzat, initiateur du Nouvel atlas linguistique de la France par régions, le nom d’Avaray remonterait à l’occupation romaine. Il s’agirait d’un nom d’homme : Avarus. Cela signifie-t-il qu’il y avait fait construire une villa, ou bien que ce fût un personnage qui avait marqué le village ?
Ce dont nous sommes certains, c’est qu’à l’époque gallo-romaine avaient été construites plusieurs villas. Les traces importantes de leurs constructions donnent à penser qu’il s’agissait de grandes exploitations agricoles.
En 1219, Avaray devient paroisse. Des seigneurs, des comtes, des ducs s’y succèdent, d’où l’existence du château du XIIIe siècle. On dit même que Jeanne D’Arc serait passée par Avaray. Malgré les nombreuses destructions du château au cours de batailles, il évoluera. En 1620 des douves sont aménagées.
En 1736, le vieux château est démoli et l’aile orientale est construite complétant le château tel qu’il est aujourd’hui. Sous la Restauration sont ajoutés à la façade sud l’avant-corps central, avec son balcon à balustres soutenu par quatre colonnes, et le fronton triangulaire qui le domine.
Avaray est également marqué par de nombreuses crues. Celles qui auront marqué les esprits resteront les plus dévastatrices du début du XVIIIe siècle. En 1719, lors de travaux importants la levée est rehaussée, mais la Loire frappe à nouveau en mai-juin 1856, crue encore plus catastrophique.
A cette époque l’enseignement occupe les journées des plus jeunes. De ce qu’il a été retrouvé, en 1838 alors que l’école publique fonctionne, s’ouvre une école privée filles et une école privée garçons. Puis en 1885, l’école des filles est laïcisée. Les élèves ayant obtenu leur certificat d’étude reçoivent un livret de caisse d’épargne !
Au début des années 50 les époux VIOLET sont les instituteurs. Madame était en charge de l’école d’Avaray et Monsieur de celle de Lestiou. De 1954 à 1958, les époux PFEIFFER prennent la suite : Madame pour les petits et Monsieur pour les CM1/CM2. Le couple loge à la mairie dans un bel appartement (certainement l’actuel accueil) ; comme tous les instituteurs, ils font également office de secrétaires de mairie à cette époque. Ils restent une dizaine d’années en poste sur Avaray.
Après-guerre et dans les années 50, l’abbé Saussure s’occupe du catéchisme et des enfants le jeudi après-midi.
En 1137, Louis VII donne l’église au chapitre Saint-Pierre-Le-Puellier d’Orléans. Par la suite, l’église passe au chapitre de Saint-Avit, toujours à Orléans.
L’église actuelle est reconstruite vers 1835 sur l’emplacement d’une église du XIe, elle-même fondée sur un édifice antérieur, bâti à l’emplacement probable d’un fanum païen (petit temple gallo-romain). Tout l’angle nord-ouest repose sur un massif de pierres disposées en arêtes de poisson, vestige de l’édifice primitif. De l’église du XIe subsiste, sur le côté nord, le jambage d’un portail avec colonnette du XIIe, rafistolé en 1611, et à gauche de celui-ci un cintre à petits claveaux du XIe. Ces vestiges sont des remplois probables employés lors de la reconstruction de l’église, détruite au début du XVe ou à la moitié du XIVe par les troupes anglaises. Cette reconstruction n’a probablement été entreprise qu’après la libération d’Orléans par Jeanne d’Arc en 1429. L’église était alors composée d’une grande et d’une petite nef, séparée par deux gros piliers, supports d’une lourde charpente en tuiles ; un autre pilier, disposé au milieu de l’église, soutenait un jubé de bois séparant l’officiant des fidèles et isolant l’entrée du choeur.
En 1553, le clocher est construit par un maçon d’Avaray.
En 1604, le curé de l’époque, Jean LAIR, fait graver une pierre pour perpétuer son souvenir ; cette pierre est conservée.
En 1726 le pignon du choeur est reconstruit, l’intérieur refait et relambrissé.
Après la Révolution la vétusté est telle que la reconstruction complète de l’église est décidée.
L’édifice est agrandi : le pignon du choeur est repoussé de 2 m 50 et une abside établie, une chapelle de la Vierge ajoutée à gauche et une chapelle seigneuriale, fermée d’une grille, à droite (à signaler : les vitraux du XXe siècle, l’un faisant la généalogie du Christ, l’autre, celle des châtelains).
Le clocher abrite deux cloches depuis 1607, sauf pendant la période révolutionnaire : en 1793, la petite est descendue pour être fondue et ne sera remplacée qu’en 1822.
La grosse cloche actuelle est installée en 1823, et la petite en 1898. Le clocher et la tribune sont inaccessibles, pour des raisons de sécurité.
Source : Clochers de France